Bonjour, aujourd’hui j’accueille Ludovic sur le blog. Il nous fait le plaisir de partager un article sur l’assistant réalisateur, métier auquel il a été formé pendant 2 ans à l’ESEC (Ecole Supérieures d’Etudes Cinématographiques).

Souvent, dans les milieux non-initiés au cinéma, on considère l’assistant réalisateur comme un « super- stagiaire » qui apprend le métier de réalisateur. Il est vrai que beaucoup de metteurs en scène ont commencé comme assistants. Costa-Gavras en est le parfait exemple. Il faut dire aussi que de nombreux assistants choisissent cette carrière. C’est un travail passionnant mais surtout très ingrat.

La mission première de l’assistant mise en scène est d’assister le réalisateur et non le film. La nuance est très importante car la relation entre un metteur en scène et son assistant est la clé d’une réussite ou d’un échec. Il faut établir une relation de confiance entre les deux. L’assistant met tout en place pour que le réalisateur s’occupe exclusivement de sa mise en scène.

En préparation du tournage, le premier assistant réalisateur établit le plan de travail

Le plan de travail est l’outil essentiel pour la réalisation d’un film. Il s’agit du calendrier de tournage (les séquences que l’équipe tournera chaque jour). Il est organisé selon différentes contraintes :

  • moyens de la production (budget, nombre de jours/de semaines de tournage, etc.) ;
  • souhaits du réalisateur ;
  • disponibilités des comédiens ;
  • disponibilités et écarts géographiques des décors ;
  • etc.

Pour construire le plan de travail et assurer le bon déroulement du tournage, le premier assistant réalisateur doit faire, à partir du scénario, le dépouillement. Il s’agit de reporter sur une seule page tous les éléments nécessaires à la réalisation d’une séquence (décors, effet (jour/nuit), le résumé, le minutage, les personnages présents, les accessoires, etc.). Ce document lui permet d’établir plusieurs listes qu’il transmet aux chefs de poste :

  • liste des rôles ;
  • liste figuration ;
  • liste des décors pour les repérages, la régie et la décoration ;
  • liste des costumes ;
  • liste des accessoires ;
  • liste des véhicules ;
  • etc.

L’assistant réalisateur reporte, plus tard, toutes ces informations sur la feuille de service qui est l’élément essentiel du tournage. Cette feuille est donnée à toute l’équipe la veille du jour de tournage concerné. C’est un moyen d’assurer que rien n’a été oublié. On y trouve les horaires, la possibilité des heures supplémentaires, les pick-up (les reprises de plan, en français) et les rendez-vous. Gardez-la bien précieusement sur un tournage, cela prouve que vous y étiez en cas d’accident !

Sur le plateau, le premier assistant réalisateur doit veiller au bon déroulement du tournage et à respecter les horaires prévus sur le plan de travail. Il donne le rythme du tournage. Si des séquences ont été oubliées ou non tournées faute de temps, c’est sa responsabilité. Sur un court-métrage bénévole ou étudiant, l’équipe s’intéresse avant tout au résultat. Si le tournage doit avancer à un bon rythme, on peut dépasser les horaires sans trop de pression et s’attacher à la qualité du film.

A partir du moment où les techniciens sont payés, il ne faut pas abuser des heures supplémentaires qui s’ajoutent au coût du film. Ainsi, le premier assistant doit veiller à ce que tout se passe bien, prévoir les problèmes et les régler avant qu’ils ne se posent. Il faut tout anticiper !

Le premier assistant s’occupe aussi de la figuration. C’est lui qui met au point les déplacements en arrière-plan. Parfois, il arrive que le réalisateur s’en occupe mais tout dépend de la relation de confiance entre les deux. Dans certains cas (film à grand budget, par exemple), il arrive que le premier assistant devienne le réalisateur deuxième équipe.

Quelques conseils pour un futur premier assistant :

  • Pour réaliser le plan de travail, il existe une règle d’or : le nombre de minutes utiles tournées par jour. Le premier assistant réalisateur minute le film à partir du scénario.
    • Pour un long métrage : on tourne entre 2 minutes et 2 minutes et demi par jour
    • Pour un téléfilm : on tourne entre 3 à 6 minutes par jour
    • Pour un court-métrage : on tourne entre 1 minute et demi à 3 minutes par jour
  • Pour un long métrage : on tourne entre 2 minutes et 2 minutes et demi par jour.
  • Pour un téléfilm : on tourne entre 3 à 6 minutes par jour.
  • Pour un court-métrage : on tourne entre 1 minute et demi à 3 minutes par jour.
  • Lisez plusieurs fois le scénario : une pour le plaisir, deux ou trois fois en plus pour être sur de ne rien oublier.
  • Comprenez bien les desideratas du réalisateur et voyez s’ils sont faisables. Il arrive qu’un réalisateur ait des souhaits impossibles à mettre en oeuvre à votre niveau. N’hésitez alors pas à proposer des solutions abordables. En fonction de la relation que vous avez avec le réalisateur, n’hésitez pas à lire le découpage et à en discuter avec lui. Pour garder un bon rythme et gérer le temps de tournage, il faut parfois regrouper des axes ou des plans de caméra.
  • Anticipez tous les problèmes en préparation et sur le tournage : en parallèle ce qui peut prendre du temps et ce qui peut aller vite
  • Soyez attentifs à tout ce qui se passe sur le tournage : les discussions, les questions, les mouvements de l’équipe, etc.

Il existe plusieurs méthodes de faire tenir le rythme.
Certains crient tout le temps : ils sont souvent en opposition avec l’équipe. D’autres sont plus conciliants et se font entendre quand il y a de grosses pertes de temps.
Il faut avant tout comprendre la dynamique de l’équipe.

Si vous avez la moindre question à poser, ou s’il y a des notions ou des points que vous aimeriez que je développe, n’hésitez pas.

Ludovic

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