Après un premier article d’introduction sur la ville filmée la nuit, Antoine Guibert nous propose de continuer la réflexion sur les difficultés de filmer la nuit urbaine. Cet article demande un minimum de compétence photographie. Je pense qu’il intéressera surtout les personnes se destinant aux métiers de l’image ainsi que les réalisateurs.

Pendant une période allant de la création même de la pellicule photographique jusqu’aux années 60, filmer une nuit urbaine relevait du défi technologique tant la sensibilité des pellicules était faible et l’éclairage public trop peu puissant.

Dans le photogramme suivant, pris de Scarface réalisé par Howard Hawks en 1932, la séquence de poursuite en voiture semble être tourné en ville, et l’on remarque que mise à part les phares des voitures, les lumières environnantes sont à peine perceptibles, la pellicule étant trop peu sensible pour les capter.

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Beaucoup de films comportant des extérieurs nuit ont alors été tourné en studio, recréant l’urbanisation lumière ou une lumière lunaire souvent recréer de manière grossière ou trop puissante. Ce fut à partir de la nouvelle vague que les réalisateurs décidèrent de filmer la ville en décors naturels, mais pratiquement que le jour. Les séquences de nuit, dont celles en voitures, étaient toujours truquées. C’est à partir d’une sensibilité de 500 Iso que l’on peut clairement filmer. Pour la colorimétrie on distingue deux types de réverbères dans les rues ceux aux lampe à vapeur de sodium, qui donnent une couleur Jaune-­‐Rouge et ceux aux lampes à vapeur de mercure qui donnent une couleur entre le bleu et le vert.

Ces deux types de réverbères sont peu puissants et posent des problèmes de colorimétrie. En effet, sous un réverbère à sodium la température de couleur est de 1600 kelvins à et la mesure à la cellule pour 500 iso est de f/1.5. Sous un réverbère équipé d’une lampe à Mercure, la température est de 4850 kelvins et la mesure donnait un diaph de 1 (toujours à 500iso). Ce sont des conditions difficiles pour filmer sans compensation pour les visages ou le sujet. Filtrer n’est pas toujours efficace pour rééquilibrer la lumière, en effet certaines cameras numériques ne peuvent pas faire la balance des blancs pour les réverbères à 1600 kelvins, et le filtrage pour le support film risque de faire perdre des diaphs.

Une fois ces considérations techniques passées, la nuit est souvent filmée sous-­‐exposée et relate aussi d’une réalité visuelle. De plus les différences de colorimétrie créer un contraste entre des couleurs rouges et vertes. En pellicule noir et blanc, cela ne pose pas de problème, mais en couleur, il est nécessaire de faire des tests pour savoir comment le support réagit.

Les tubes fluorescents, sont beaucoup moins problématique pour la prise de vue, leur température de couleur sont bien captés par les supports argentiques et numériques, ils sont utilisés comme projecteurs de cinéma, ce sont les kinoflo, ce type d’éclairage à tube créer une lumière douce et est à une température de couleur faite pour être équilibrée facilement, c’est-à-dire au choix entre 5600 kelvins et 3200 kelvins.

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