On continue notre dossier sur la télévision à l’ère du numérique avec les programmes de flux qui sont par définition non rediffusables. Néanmoins, cela n’est pas une règle, mais plus une tendance. Ainsi certaines chaines de complément ont rediffusé des émissions dites de flux avec beaucoup de succès.

La définition la plus pertinente de ce type de programme serait donc « œuvre audiovisuelle française non patrimoniale ». De même, la définition des programmes de stock serait (hors programmes étrangers) « œuvre audiovisuel Française »

Dans la majorité des cas, les programmes de flux perdent leur intérêts après une première diffusion et ne peuvent pas constituer du stock. En revanche, la production est rapide, entre 1 et 6 mois.

Ce court délai de production est un réel avantage pour le diffuseur, car il permet de mettre rapidement une émission à l’antenne quand il y en a besoin et ainsi adapter sa stratégie programmation en temps réel

Les producteurs de programme de flux sont donc dans une économie à court terme.

Pour les chaines de télévision commerciales financées par la publicité, le programme de flux est très important du point de vue des recettes, et notamment ceux diffusés en première partie de soirée, car ils sont coupés par 3 écrans publicitaires (2 coupures autorisées pour la fiction) voir plus en fonction de leur durée.

Le programme de flux est constitué de sous genre comme, la variété, le magazine, le divertissement, le jeu, la télé réalité et l’émission de service.

Il est en revanche difficile de classer un programme dans tel ou tel sous genre et il n’est pas rare de voir un programme pouvant appartenir à plusieurs d’entre eux.

C’est le cas par exemple « D’un diner presque parfait » qui peut être classé dans le jeu, l’émission de téléréalité et le magazine

Voici une liste des différents sous genres : (les programmes de sport, d’information et de jeunesse qui ne sont pas vraiment du flux et qui ont une logique bien à eux et ne seront pas traités).

La variété

Les émissions de variétés sont des émissions qui ont pour fondement la chanson et/ou le spectacle. Les producteurs de ces émissions travaillent directement avec les producteurs de spectacle, de tournées ou les maisons de disques. Ces émissions leur permettent de faire la promotion de leurs « produits »

avec un coût de production assez élevé (entre 250 et 600 milles euros) la variété est habituée à être programmée en première partie de soirée. Néanmoins, ce genre a perdu l’intérêt du public et n’est presque plus programmé, à part quelques exceptions ou des programmes hybrides tel que Nouvelle star.

Les divertissements

Ce sont des émissions plateau avec un animateur qui invite des célébrités autour d’une table. Ensemble, ils commentent parlent de sujets généralement ludiques.

Nous pouvons prendre l’exemple de « Vivement dimanche ».

Les soirées exceptionnelles type César, Victoire de la musique, les 100 plus grands moments… sont également à classer dans ce sous-genre.

là encore, le coût est très variable et peut aller du plus bas à 25 K, au plus haut à 750k voir 1 million pou les émissions très exceptionnelles.

Les divertissements réalisent généralement des bons scores d’audience comme « Les enfoirés » qui réalise le meilleur score de l’année 2012.

Les jeux

Ce genre assez populaire, peu cher et rapide à produire. Il permet au public de participer de chez lui et offre au public la possibilité de faire un « transfert ». Les participants mis en scène sont en effet des personnes ordinaires auquel le public peut facilement s’identifier. Enfin, les jeux procurent du suspens et rien n’est jamais arrêté.

Le jeu a différents types de formats et peut être programmé à différents moments avec un rythme très variable. Une émission est peu chère à produire 5 à 20 K pour la TNT et 40 à 160 K pour les chaines historiques. Il est également possible d’enregistrer plusieurs émissions en une journée et donc de lisser les coûts de production s’il y a plusieurs émissions à faire. Le réel coût d’un jeu est sa phase de développement ou de conceptualisation qui peut monter jusqu’à 100 000 K. C’est pour cela que le marché international des formats de jeux est florissant ces dernières années.

La télé-réalité

Dérivé du jeu, ce type de programme a connu un énorme sucès avec « Loft story ». Dès lors il s’est multiplié sur nos écrans. Il peut être considéré comme le genre télévisuel des années 2000 tant son ampleur a été importante.

Généralement, les émissions sont soit programmées quotidiennement avec une grosse émission hebdomadaire et dans ce cas là, le coût pour tous les programmes de la semaine est de 1,5 /2 millions d’euros, soit programmées hebdomadairement avec un coût allant de 100 K à 250 K.

Le principe de ce type de programme est simple : placer des gens ordinaires dans des situations extraordinaires.

Ces situations extraordinaires sont évidemment mises en scène par la production qui s’occupe de fabriquer le programme.

À noter que les audiences commencent doucement à baisser et beaucoup d’émissions ont fait un flop. Nous arrivons donc peut-être à une saturation de ce type de programme. Le genre essaye néanmoins de se renouveler en y plaçant une notion de star-système (Nabila, les Chtis, les anges de la télé-réalité, etc.).

Le magazine

Ce programme a un coût très variable pouvant débuter à 20 et monter jusqu’à 250 K. Il peut se diviser en plusieurs formats :

— Magazine de société du genre en « En quête d’action », très populaire en début de soirée

— Magazines culturels, qui sont le seul programme de flux à pouvoir bénéficier d’aide CNC

— Reality Show  comme confession intime. On pourrait d’ailleurs à mon avis classer les « scritpedréality » dans ce genre

— Les émissions dites d’accueil avec un présentateur, des chroniqueurs et des invités. Nous pouvons l’exemple actuel de « Touche pas à mon poste »

Là aussi la frontière entre ces formats est théorique et en aucun cas arrêtée.

Les émissions de service

C’est un programme de courte durée qui se présente sous forme de mini reportage sur un sujet culturel, de consommation, de société, de santé. La météo et les résultats du loto font également partie de ce type de programme.

L’objectif de ces programmes est de créer des « virgules de respiration » entre les tunnels de publicité.

Son coup est très faible, 2 à 5 K par programme, et attire souvent les sponsors. De plus, ce genre de petit programme permet de communiquer l’image de marque de la chaine. En revanche, son apport en audience est quasi nul et le spectateur peut faire l’amalgame avec de la vraie publicité.

Voilà nous arrivons à la fin de cet article, J’aimerais vraiment savoir si vous regardez ce genre de programme et, si oui, quel sous genre. On est entre nous donc pas la peine de cacher le fait que vous regardez des émissions de téléréalité pour vous vider la tête. :p

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