Une grande partie d’entre vous n’a pas manqué d’aller voir Mommy l’année dernière au cinéma. Le film de Xavier Dolan s’est, en effet, distingué par son utilisation particulière de son format proposant à son public une image carrée s’élargissant par moments.

Pour autant, Dolan n’est certainement pas le premier à avoir bousculé les règles des formats classiques. Ces formats dits « classiques » sont d’ailleurs eux-mêmes légion et souvent très proches les uns des autres.

Tout commence avec la démocratisation du film 35 mm, faisant comme son nom l’indique 35 mm de largeur pour une longueur de plusieurs…kilomètres !! La part réservée au film sur cette longue pellicule était divisée en cases de 22 mm sur 16 mm, soit au format 4/3, format de base.

format 1

Bien évidemment, il y a d’autres types de pellicules qui seront développés mais le 35 mm reste le format le plus utilisé.

Comme vous vous en doutez, la relation entre formats de pellicule et formats d’image est très forte. Pour autant, nous n’allons pas plus parler du format de pellicule.

Même à l’époque, le 4/3 n’était pas une convention et on note de nombreuses expérimentations, notamment celle d’Abel Gance avec son Napoléon projeter sur trois écrans et proposant un ratio 4,00:1. Ce procédé est baptisé Polyvision.

Avec l’arrivée de la télévision, le cinéma décide de se démarquer et de proposer des formats plus larges permettant de mieux transmettre le coté spectaculaire des films. On voit alors arriver les premiers formats larges. Ceux-ci se distinguent en deux familles, les formats larges natifs et les formats panoramiques.

Les formats larges natifs se distinguent là encore en deux catégories : les formats anamorphosés et non anamorphosés.

Les formats non anamorphosés optent par exemple pour le défilement horizontale qui permet de modifier la largeur de la case réservé à l’image comme le procédé Vistavision.

les formats au cinéma

D’autres opteront pour l’utilisation du 70 mm et de formats très larges allant jusqu’à du 2,20:1. Dans tous ces cas, une pellicule particulière est nécessaire, le souci restant que la pellicule rentre dans les projecteurs prévus pour accueillir des pellicules standards.

Les formats anamorphosés utilisent, eux, la déformation optique de l’image au tournage pour prendre l’intégralité de la pellicule 35 mm classique. Il en ressort donc une image étirée sur la pellicule. Une lentille appropriée sur le projecteur permet de renvoyer l’image identique à celle du tournage.

format 3

Les formats standards au cinéma sont donc devenus proches du ratio 16/9 ou 2,35:1 qui sont les plus répandus. Je dis proche, car en réalité, il y a de très nombreux formats aujourd’hui encore utilisés qui se rapprochent de ces standards, mais sans être exactement les mêmes.

L’IMAX par exemple, n’est pas un format dit « large ». Si vous êtes d’ailleurs attentifs, au cours de votre visionnage du DVD d’un certain film de Christopher Nolan, vous pourrez voir que certaines images ne sont pas aux mêmes formats que d’autres. Elles correspondent aux plans tournés en IMAX. D’ailleurs, si au cinéma cette différence est souhaitable, ce n’est pas le cas sur un DVD, puisque le DVD ne peut pas retransmettre la qualité de l’IMAX.

format académique - format IMAX

Enfin, sachez que ces histoires de formats sont loin d’être bénignes. En effet, depuis les années 50 jusqu’à la démocratisation de la numérisation, les projectionnistes se permettaient souvent de recadrer les pellicules pour faire par exemple rentrer un format 4/3 dans un format 16/9. Comprenez bien que cela équivaut à un recadrage total du film, qui ne correspond donc plus à la patte artistique du réalisateur. Ces derniers se rendaient donc bien souvent eux-mêmes dans la cabine de projection pour vérifier le travail du projectionniste, voir projeter eux-mêmes leur film. Mais ce dilemme est loin d’être fini, notamment avec la remasterisation HD des séries TV qui souffre du même problème de changement de formats. Un exemple avec Buffy contre les vampires.

J’espère que cet article vous aura plus et qu’il vous aura initié à l’importance de bien choisir son format d’image.

Arnaud

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